Une université au cœur de la « cité solidaire des savoirs »

Trouver un centre de gravité

Entretien avec Dominique Royoux et Virginia Braunstein, Service Prospective et coopérations territoriales de la Communauté d’agglomération Grand Poitiers

En 2011, le Conseil de développement responsable de Grand Poitiers a promu l’appellation « Poitiers Cité solidaire des savoirs ». Le projet est alors de promouvoir les collaborations dans la très grande diversité d’équipements présents sur le territoire de l’agglomération et qui ont un rapport avec « l’offre de savoirs ». Mais surtout, il s’agit « d’inciter les habitants à être acteurs dans l’offre et la demande de savoir ». La philosophie politique qui sous-tend cette représentation de la ville repose sur le principe démocratique « que tout le monde est détenteur d’un savoir ». A travers des recherches récentes, les politistes ont différencié les savoirs « professionnels » des savoirs « d’usage » et des savoirs « militants »[1]. C’est à travers le prisme de cette vision que Dominique Royoux, enseignant-chercheur à l’Université de Poitiers et responsable du service de la prospective à Grand Poitiers, souhaite envisager la réflexion sur la relation de l’université avec son territoire.

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Ouvrir des coopérations entre campus et quartiers avec des commerces solidaires

Dans la salle d’attente du Comité des alternatives poitevines à l’emploi et à l’entraide

Entretien avec Jean-François Hérault, directeur du CAPEE, le Comité des alternatives poitevines à l’emploi et à l’entraide

Le Capee est un réseau d’acteurs, pour la plupart associatifs et situés sur le Grand Poitiers. Il fête ses 35 ans cette année. Les 31 structures adhérentes au Capee interviennent dans le champ de l’insertion, de l’emploi et de la solidarité. Les SIAE, Structures d’insertion par l’activité économique, sont par exemple au nombre de 11 sur le territoire de l’agglomération et salarient entre 700 et 800 personnes tous les ans.

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Entraide et auto-organisation des étudiants pour une meilleure vie universitaire

Un grand bazar solidaire à l’Université

Rencontre avec Saturnin AGBOFOUN, responsable “Communication & Développement” de, MAEVA, Mission d’accueil des étudiants venus d’ailleurs et Président du Collectif ENTR’ACTION

L’Université de Poitiers accueille environ 4000 étudiants étrangers. MAEVA, Mission d’accueil des étudiants venus d’ailleurs, a été créée à partir de l’idée que l’étudiant « qui vient d’ailleurs » change de milieu, ce qui impacte fortement les conditions de sa réussite universitaire. L’accompagnement de ces étudiants est alors souvent nécessaire dès leur arrivée. La philosophie du Dispositif repose sur le principe qu’un étudiant qui est soutenu à son arrivée pourra à son tour aider d’autres personnes qui bénéficieront de son expérience, dans l’esprit d’une « solidarité étudiante ». L’engagement de chacun construit ici une forme de « citoyenneté » qui ne repose pas sur la nationalité mais sur la façon de se sentir concerné et investi par la socialisation et le « vivre ensemble ».

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Une université accueillante, adaptée et aménagée

Une ville toute en relief

Entretien avec Mélanie Millerand, coordinatrice à Handisup et Joaquim[1], étudiant en situation de handicap

Joaquim a engagé une L1 cette année. Il a un handicap psychique et, malgré ses difficultés, il a décidé de poursuivre des études supérieures à l’Université de Poitiers, après le lycée. Il est suivi par Handisup, une association qui accompagne des étudiants en situation de handicap afin de favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Faire un choix d’orientation avec son handicap n’a pas été facile pour Joaquim, et ensuite de le faire valoir. Il aurait pu passer par le CNED mais la vie sociale est très importante pour lui. Aujourd’hui, il a réussi la majorité de ses examens, notamment grâce à sa forte volonté et sa très grande mémoire.

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De la tête bien pleine à la tête bien faite

C’est comme si Poitiers était dans son état de 1200…

Entretien avec Gbati FARE, de l’ACTP, Association culturelle des Togolais de Poitiers

Nous avons rencontré Gbati Fare, secrétaire général de l’ACTP, dans les locaux de l’École doctorale en droit et science politique Pierre Couvrat. Il réalise actuellement une thèse à l’Institut de droit public et nous explique d’emblée les liens étroits qui unissent l’Université de Poitiers à l’Université de Lomé, capitale du Togo, à travers une longue tradition de formation de juristes togolais à Poitiers.

« À la fac de Lomé, la plupart de nos professeurs ont été formés ici et sont retournés enseigner. Le rêve universitaire qu’ils nous inculquent, c’est de passer par Poitiers faire nos études, soutenir notre thèse de doctorat et rentrer bien évidemment à Lomé, faire comme eux. »

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Un truc en commun qu’énergise l’ensemble

l’idée ça serait d’inventer un truc qui fasse pas que chauffer mais qu’énergise l’ensemble

j’aurais bien aimé le connaître le mec qu’a inventé l’eau chaude qu’on peut mitiger et qui coule à gogo
y a des trucs comme ça c’est des avancées pour l’humanité
et moi ça me rend admiratif les mecs qui font avancer l’humanité
pareil pour celui du eau et gaz à tous les étages
j’aurais bien aimé le connaître
à l’époque on s’imagine mal

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La solidarité active, c’est donner et recevoir à la fois

« Cela passe avant toute chose par un lieu accueillant, ouvert agréable où les étudiants ont envie de venir, un lieu utile qui soit chez eux. »

Rencontre avec Alexandra Duval, AFEV, Association de la fondation étudiante pour le ville, à propos de l’Episs’campus

La précarisation des étudiants étant un phénomène général, il semble urgent de trouver des solutions afin de répondre aux besoins essentiels des étudiants, notamment en alimentation. Lutter contre cette précarité est une des actions prioritaires d’Yves Jean, président de l’Université de Poitiers. Il a souhaité, dès le début de son mandat, ouvrir une épicerie sociale et solidaire.

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de la suite dans les bonnes idées (les incroyables comestibles)

mais aussi toujours à l’écoute des désirs et des envies

ce qu’il y a de bien avec les idées c’est quand ça reste pas que des idées
quand ça devient des trucs qui existent vraiment
enfin là je parle des bonnes idées bien sûr
oui
c’est ça qu’est bien avec les bonnes idées
le passage à l’acte
(…)
parce qu’il faut avoir de la suite dans les idées

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l’université idéale, c’est celle qui permet la réussite de tous

un enseignement « transfrontière » pour aller dans la branche choisie et le pays souhaité

Rencontre avec Barthélémy Bouladoux, étudiant en Droit, UNEF Poitiers (Union Nationale des Étudiants de France)

Nos premiers échanges ont d’emblée porté sur l’université et l’organisation préfigurée avec les Communautés d’universités et établissements dont le statut a été créé par la loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche. Les nouveaux découpages modifient les formes de mutualisation actuelle des formations. Même si le cadrage national des diplômes permet une meilleure lisibilité, il pourrait tout aussi mener vers la suppression de formations et en particulier de masters. Cela engendrerait un coup financier pour les étudiants qui sont éloignés des formations. La logique de rentabilité financière prime parfois, contredisant l’objectif de démocratisation de l’enseignement supérieur. Les étudiants de l’UNEF restent vigilants sur cet aspect. Ce faisant, l’attente des étudiants vis-à-vis de ces nouvelles Communautés est de favoriser la représentation des étudiants dans les instances de décision et de soutenir leur autonomie d’initiative.

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